L’enquête de branche présente un panorama détaillé de l’emploi et de ses évolutions au sein des entreprises de la Chimie. Réalisée auprès d’un vaste échantillon de 782 établissements rassemblant plus de 107 000 salariés, l’édition 2025 qui porte sur la situation sur la période de juin 2024 à mai 2025 met clairement en évidence les spécificités des industries de la Chimie et les grandes tendances qui affectent ses effectifs.
229 000 salariés : un léger tassement des effectifs
Après plusieurs années de croissance, les effectifs des industries de la Chimie enregistrent une légère baisse de -0,3%, comparable à l’évolution observée dans l’ensemble de l’industrie (-0,2%). Pénalisées par une demande atone et des coûts de production élevés, les entreprises semblent être dans une position d’attente. Entre juin 2024 et mai 2025, le nombre d’embauches s’est établi à 22 365, soit -10,7% par rapport à la période précédente. Les recrutements en CDI (-16,9%) ont été les plus touchés. En revanche, le nombre d’alternants a continué de croître, 15 317 ayant été accueillis sur la période. Un chiffre en hausse de +10,6% par rapport à l’année précédente.
Les 229 000 salariés des entreprises de la Chimie se répartissent dans 4 362 entreprises, dont 83% sont des PME de moins de 50 salariés. Mais si les employeurs de plus de 250 salariés ne représentent que 5% des entreprises, ils pèsent néanmoins près de 60% des effectifs totaux. De la même manière, les entreprises de la Chimie sont présentes sur l’ensemble du territoire français mais elles concentrent plus de la moitié de leurs effectifs sur trois régions : Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Hauts-de-France.
Opérateurs et techniciens : moins nombreux mais plus recherchés
La branche professionnelle des industries de la Chimie se distingue par une proposition élevée et croissante de cadres qui représentent désormais 37% des effectifs. C’est pourtant sur les profils d’opérateurs de production et de techniciens – notamment de maintenance – que les tensions sont les plus vives. En effet, 33% des entreprises déclarent rencontrer des difficultés de recrutement sur ces métiers, contre 17% pour les fonctions de niveau cadre et ingénieur.
L’apprentissage ne parvient que partiellement à corriger ce problème. Un peu plus de 50% des apprentis préparent un diplôme de niveau Bac+5. Les jeunes ont tendance à poursuivre leurs études en licence et master tandis que les filières en formation initiale de niveau Bac Pro, BTS et BUT se remplissent plus difficilement. Or, plus de la moitié des recrutements concerne des diplômes de niveau égal ou inférieur à Bac+2. Les entreprises de la Chimie misent largement sur la formation professionnelle pour faire monter leurs salariés en compétences. Entre juin 2024 et mai 2025, 176 000 ont suivi une formation, soit plus des trois quarts des effectifs. Ces données sont de nature à alimenter les messages de la branche en faveur de l’attractivité des métiers de la Chimie et à encourager le développement des Certificats de qualification professionnelle (CQP) qui répondent à un besoin manifeste des entreprises.
La féminisation des effectifs gagne du terrain
La part des femmes dans les entreprises de la Chimie s’élevait à 40,1% au 31 mai 2025, contre 39,2% un an plus tôt. Une féminisation rapide portée par les plus jeunes générations : 53% des alternants sont des femmes et la pyramide des âges montre clairement la progression de la part des femmes chez les salariés de moins de 35 ans. Cette tendance place la Chimie bien au-dessus de la moyenne de l’industrie où elles ne représentent que 31%. Toutefois, les fonctions de production et de maintenance restent très majoritairement masculines.
La pyramide des âges montre un profil asymétrique du côté des hommes qui révèle une proportion importante de salariés âgés de plus de 45 ans. Ce profil démographique est en partie dû à la stabilité de l’emploi et la faiblesse des mobilités externes. L’ancienneté moyenne des salariés de la Chimie s’élève à 12,8 ans. Les périodes de contraction intervenues dans les industries de la Chimie au cours des dernières décennies ont également contribué à cette stabilité et laissé l’âge moyen grimper progressivement jusqu’à atteindre 44,7 ans en 2025. Si les entreprises de la Chimie peuvent se targuer de savoir capitaliser sur les compétences de leurs salariés, elles doivent cependant se préparer activement au défi du renouvellement générationnel.
Découvrez les principales données du rapport de branche 2025 dans la synthèse élaborée par l’Observatoire des industries de la Chimie.
Crédits photos : Julien Hay