Basée à Pleucadeuc, dans le Morbihan, depuis 1986, BCF Life Sciences est une PME industrielle innovante, pionnière en biotechnologies et en économie circulaire. Elle a mis au point un procédé unique en Europe permettant d’extraire des acides aminés libres à partir de la kératine, protéine naturellement présente dans les plumes. Ses solutions trouvent des applications variées, allant de la santé humaine à la nutrition animale, en passant par les biostimulants dédiés à une agriculture durable. Forte de ses 230 collaborateurs, l’entreprise mène depuis de nombreuses années une démarche d’amélioration continue et de transformation de sa politique RH afin de soutenir son développement. C’est dans cette perspective que l’entreprise a fait le choix de professionnaliser la fonction de manager en s’appuyant notamment sur le CQP Animateur d’équipe dispensé en sessions inter-entreprise par l’Université ARMOR GROUP en partenariat avec France Chimie Ouest Atlantique. Rencontre avec Katell Bodan-Tougait, responsable formation et développement des compétences, et David Baron, chef d’équipe et titulaire du certificat de qualification animateur d’équipe de fabrication des industries chimiques.

Comment avez-vous pris la décision de vous engager dans le CQP Animateur d’équipe ?

David Baron – J’ai débuté chez BCF Life Sciences en 2002 comme opérateur de terrain. Par choix personnel, j’ai ensuite intégré les équipes du week-end. Puis je suis devenu suppléant de mon responsable, c’est-à-dire que je le remplaçais quand il était absent. J’avais donc déjà une petite expérience de l’organisation du travail de l’équipe et de la gestion des questions relationnelles. Lorsqu’il est parti à la retraite, j’ai postulé pour devenir responsable. Jusque-là, j’avais surtout approfondi mes compétences techniques. Aussi, lorsqu’on m’a proposé de passer le CQP Animateur d’équipe pour améliorer le volet management, je n’ai pas hésité.

Katell Bodan-Tougait – Cet engagement traduit la volonté de l’entreprise de structurer la fonction managériale. Cela passe par la montée en compétences des animateurs d’équipe, par la mise à disposition d’outils harmonisés, et la reconnaissance de leur rôle clé dans l’organisation. Il s’agit de professionnaliser ce rôle de manager que certains salariés avaient endossé en prenant des fonctions de suppléance, comme l’explique David. Le CQP animateur d’équipe s’inscrit pleinement dans l’axe de « développement individuel et collectif » de notre politique de formation. À travers ce parcours, nous accompagnons ce changement de positionnement. Nous nous appuyons spécifiquement sur ce CQP, car son référentiel est robuste et répond pleinement à nos attentes. Dès qu’un chef d’équipe est promu, nous lui proposons ce parcours de formation. C’est exigeant en termes d’investissement personnel, mais c’est un véritable bénéfice, à la fois pour les salariés qui le suivent et pour l’entreprise.

Comment s’est déroulée la formation ?

David Baron – La formation s’est parfaitement déroulée. Il faut effectivement reconnaître que ce CQP nécessite un travail personnel conséquent. Le soutien des formateurs, très impliqués et à l’écoute, a été déterminant. Il m’a fallu du temps pour prendre conscience pleinement du rôle du manager envers l’équipe. Quand on m’appelait, j’avais tendance à régler le problème moi-même. Par des exercices et des mises en situation, les formateurs m’ont poussé dans mes retranchements. Et j’ai changé. Désormais, je m’efforce de déléguer les aspects techniques aux collaborateurs, et de développer leur autonomie. Dans l’exercice des entretiens individuels également, il faut savoir trouver les mots, les paroles et cela me plaît bien, d’amener le collaborateur là où il souhaite aller. Je crois que, grâce à la formation, j’ai trouvé mon style de management, basé sur l’écoute et la coopération.

Katell Bodan-Tougait – Le CQP permet de comprendre que le cœur de métier, désormais ce n’est plus la technique seule, c’est l’humain et comment faire avancer le collectif. L’expertise reste, mais l’essentiel de la fonction est ailleurs. C’est le propre des formations de manager, il y a un vrai travail sur soi à mener. Il faut se connaître soi-même. C’est parfois une remise en question profonde. Il n’est pas simple de passer de collègue à manager, il faut savoir trouver un nouveau positionnement, ce que David a su faire.

Que retenez-vous de cette formation ? Qu’a-t-elle changé au quotidien ?

David Baron – J’avais un projet à présenter dans le cadre de la formation. J’ai choisi le thème « dialogue et communication au sein d’une équipe ». Concrètement, je me suis interrogé sur une manière de mieux transmettre les informations aux salariés du week-end. La relève étant un moment clé, j’ai donc proposé la mise en place d’un point hebdomadaire tous les vendredis avec mon responsable et d’un autre point le samedi avec toute l’équipe du week-end y compris la maintenance. Cela me chagrinait de découvrir les problèmes à régler le matin même. Comme ce projet répondait à un besoin, il s’est mis en place dans l’entreprise assez naturellement.

Katell Bodan-Tougait – Ce projet s’inscrit dans une logique d’amélioration continue portée par BCF Life Science. Notre site fonctionne 24 heures/24, ce fonctionnement en continu questionne la manière de manager. Avec la pression constante liée au process en continu, les managers coordonnent des équipes qui peuvent ne pas se croiser. Nous avions mis en place depuis 2019 des outils de management visuel dans les ateliers, avec des indicateurs hebdomadaires affichés et permettant à chacun de suivre la production. Le projet de David est venu compléter et enrichir cette pratique, en instaurant des temps d’échange réguliers et en organisant la remontée d’informations.

Photo aérienne du site de BCF Life Sciences

Quel bilan tirez-vous de votre participation à ce dispositif ?

Katell Bodan-Tougait – Nous sommes vraiment chanceux que France Chimie Ouest Atlantique participe au montage et au financement de ce CQP. Les retours des participants sont très positifs : l’accompagnement des formateurs, l’organisation de l’université ARMOR GROUP, la dimension inter-entreprises, la dynamique collective… Nous souhaitons vraiment que ça continue. Sur les dix managers que nous avons formés, neuf sont encore en poste. Ce dispositif a vraiment permis de générer une cohérence forte dans le management au sein de l’entreprise

David Baron – A titre personnel, c’est une très bonne expérience, qui ne s’arrête pas à la fin de la formation. Je continue d’apprendre au quotidien, chaque journée apportant son lot de situations, qu’elles soient techniques ou relationnelles. Il y a toujours des petits ajustements à faire. Mon objectif n°1 est de faire monter mes collaborateurs en autonomie, de les former et de les aider à gagner en compétences. C’est un travail de tous les jours, mais c’est aussi ce qui rend le rôle de manager passionnant.

 

En 2024, BCF Life Sciences a investi 205 000 € dans la formation de ses collaborateurs, soit 6 860 heures de formation au total. Ce budget, en hausse de 56 % par rapport à 2022, illustre l’engagement fort de l’entreprise pour accompagner l’évolution des métiers, renforcer les savoir-faire et favoriser la montée en compétences de ses équipes.

Pour soutenir l’effort de formation des entreprises de la Chimie, la branche propose treize certificats de qualification professionnelle (CQP), répondant aux besoins spécifiques du secteur. En 2024, plus de 500 personnes ont ainsi obtenu une certification, dont plus de 9% pour devenir animateurs d’équipe. Six mois après leur formation, 95% des certifiés sont en emploi et 84% le sont dans une entreprise de la Chimie[1].

 

Découvrez les treize CQP des industries de la chimie sur le site de l’Observatoire des industries de la chimie.

Retrouvez sur le site de l’Université ARMOR GROUP davantage d’informations sur les formations dispensées.

[1] Enquête Suivi de cohorte menée en 2025 par la Voix du Client, pour l’Observatoire des industries de la chimie, sur les certifiés 2022-2023

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