Depuis 2012, l’AFCIC, organisme de formation de France Chimie Nord Pas-de-Calais, a accompagné 139 salariés vers l’obtention d’un Certificat de qualification professionnelle (CQP) d’opérateur de fabrication ou de conducteur d’équipement de fabrication. Les chiffres démontrent d’eux-mêmes la réussite du dispositif : 99,3% des candidats ont été certifiés. Et parmi eux, 88% travaillent encore dans la Chimie. Mobilisés par les entreprises pour recruter, accompagner la montée en compétences de leurs opérateurs, ou encore valoriser leur expérience, les CQP ont également pour effet d’élargir l’horizon professionnel des salariés et de donner du sens à leur travail. L’Observatoire des industries de la chimie est allé à la rencontre de ceux qui incarnent ce dispositif : formateur, entreprise partenaire et salariés formés.

Face aux défis du recrutement, le CQP comme levier de renouvellement des compétences

Confrontées à de multiples défis : pénurie de main-d’œuvre qualifiée, pyramide des âges vieillissante et extinctions de certaines formations professionnelles, les entreprises de la Chimie ont trouvé, dans le partenariat noué avec l’AFCIC, une réponse concrète à leurs besoins de recrutement. Le dispositif CQP déployé leur a permis d’élargir le champ des profils, en intégrant notamment des débutants, des jeunes sans expérience ou des personnes en reconversion. Pour ces publics néophytes, le CQP s’est avéré un outil parfaitement adapté pour accompagner la prise de poste. « Recruter un débutant, c’est un pari mais c’est une possibilité de former à nos méthodes, à nos exigences, à notre culture sécurité, estime Laurent Dhaussy, chef d’atelier sur le site d’Arkema Feuchy. Nous accueillons indifféremment des profils techniques ou littéraires, d’autres qui ont enchainé les petits boulots. Seule compte la motivation. Certains ne savaient pas ce que signifiait H₂O, mais ils étaient prêts à apprendre ! Ces parcours inspirent et montrent que l’on peut réussir dans la Chimie, même sans bagage technique au départ. » Sur le site de Feuchy, le pari est gagnant : sur les 8 personnes formées en contrat de professionnalisation, toutes ont été embauchées à l’issue de leur CQP.

Photographie du site de production d'Arkema à Feuchy (62)

Quand la formation renforce la maîtrise du métier

Nombre d’entreprises de la région proposent également le passage d’un CQP pour accompagner la montée en compétences de leurs salariés déjà en poste. Pour ces derniers, comme l’expose Thierry Bourgois, formateur en chimie et prévention des risques professionnels au sein de l’AFCIC, la formation répond à une variété d’objectifs très concrets : évoluer professionnellement, gagner en responsabilités et en rémunération, ou encore valoriser l’expérience acquise par une formation reconnue au sein de la branche et sécuriser ainsi son parcours. Dans les faits, à l’issue de la formation, beaucoup ressentent avec force la satisfaction de mieux maîtriser leur métier. « Quand j’ai suivi le CQP conducteur de ligne, cela faisait trois ans que j’étais opérateur, se souvient Gaylor Dingreville, opérateur chez Polynt. Cette formation m’a vraiment permis d’assimiler des notions de chimie de base. Depuis, je comprends mieux les transformations qui s’opèrent, le pourquoi des procédures, et les contraintes liées à la sécurité ; et j’ai l’œil plus aguerri sur mon environnement. » Robin Cruypelink, conducteur de ligne chez Kuhlmann France, souligne l’intérêt du dispositif mêlant pratique et théorie : « Lors de la prise de poste, on apprend d’abord des gestes. Puis, la formation en CQP nous permet de comprendre les phénomènes. Cela donne du sens à nos actions et nous permet de travailler beaucoup mieux. »

Photographie du site de production de Polynt Composites France à Drocourt (62)

Les atouts d’une pédagogie de proximité

Les formations délivrées par l’AFCIC se déroulent sur une période de 10 mois, à raison de 2 à 6 jours par mois. Le programme reprend tous les savoirs de base en mathématiques, physique et chimie, et intègre également des piliers fondamentaux de l’industrie comme la sécurité et la qualité. Un partenariat avec l’IUT de Béthune permet d’expérimenter les applications pratiques : transferts thermiques, pompes, régulation… Mais ce qui distingue vraiment cette formation des cursus plus classiques, c’est l’accompagnement individualisé et la relation de proximité entre formateurs et élèves. « L’approche est très pédagogique, avec beaucoup d’écoute et de bienveillance, souligne Gaylor Dingreville. Ce sont des gens qui connaissent très bien nos postes. Ils sont en mesure de prendre des exemples concrets issus de notre quotidien. C’est ce qui fait la différence. » Robin Cruypelink, conducteur de ligne chez Kuhlmann France ne tarit pas d’éloges sur ses formateurs. « Au début, j’avais du mal à comprendre les processus chimiques. Ils ne m’ont jamais lâché ! J’ai eu le sentiment d’être accompagné, soutenu, aidé. Je n’avais jamais connu ça ni à l’école, ni en alternance. »

Photographie du site de production de Kuhlmann Europe situé à Loos (59)

Renforcer et dynamiser son parcours professionnel grâce au CQP

L’entreprise est également pleinement engagée dans le suivi de la formation. « Nous avons des contacts réguliers avec l’AFCIC : présentation des modules, réunion bilans, visites de notre site, échanges sur les contenus des formations », détaille Laurent Dhaussy. Les salariés apprécient cet engagement de leur employeur. Le CQP leur permet de toucher du doigt de nouvelles perspectives d’évolution professionnelle. « Désormais, je suis opérateur 3 et je commence à remplacer les chefs de poste de l’atelier lorsqu’ils sont en congés, explique Gaylor Dingreville. C’est valorisant de pouvoir se développer dans l’entreprise. » Les effets bénéfiques de ces formations dépassent de loin la seule dimension technique du métier. Les CQP débouchent sur plus de confiance, plus d’intérêt pour le travail et plus d’implication… « J’ai démarré en mars 2023, en intérim comme chargeur, se souvient Robin Cruypelink. Aujourd’hui, je suis en CDI au poste d’opérateur multivalent. J’ai appris un nouveau métier que j’adore. Plus tard, je me verrais bien devenir superviseur ou formateur. » Conçus comme des formations pratiques destinées à acquérir des compétences immédiatement mobilisables sur le terrain professionnel, les CQP s’avèrent également de remarquables outils de fidélisation qui permettent aux salariés de se projeter à long terme dans leur entreprise.

Créés en 2011 et déployés par l’AFCIC dans la région Nord-Pas-de-Calais, les CQP des industries de la Chimie se sont affirmés comme des outils efficaces de professionnalisation et de mobilité professionnelle. Accessibles à un large public et couvrant les principales familles de métiers de la chimie, ils permettent aux salariés d’acquérir de nouvelles compétences, de renforcer leur maîtrise du métier et de valoriser leur expérience. Les CQP répondent concrètement aux besoins des entreprises tout en offrant aux salariés des opportunités d’évolution, d’insertion et de montée en responsabilités.

Grâce à l’expertise de l’AFCIC, ces certifications accompagnent durablement les parcours, donnent du sens au travail et ouvrent de nouvelles perspectives dans la filière chimie.

Les CQP en quelques chiffres :

  • À six mois, 87 % des certifiés occupent un emploi correspondant au métier visé par le CQP
  • 84 % des certifiés travaillaient dans les industries de la chimie, 6 mois après l’obtention de la certification.
  • 85 % des certifiés estiment que cette formation a eu un impact positif sur leur parcours professionnel.

Pour en savoir plus :

Découvrez les formations dispensées par l’AFCIC.

Retrouvez plus d’informations sur les CQP sur le site de l’Observatoire des industries de la chimie.

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