Spécialiste des solutions pour l’eau, Kuhlmann Europe fabrique et fournit aux marchés industriels, municipaux et aux plus grandes métropoles européennes des coagulants et autres produits chimiques essentiels à la purification de l’eau potable et au traitement des eaux usées, tels que le chlorure ferrique, la javel ou encore la soude caustique. Dans cet environnement technique exigeant, l’entreprise déploie une politique RH ambitieuse fondée sur la cohésion, la communication et l’engagement de ses 155 salariés. De nombreux temps forts viennent rythmer le quotidien du site de Loos : teambuilding, formations au feedback, à la gestion des émotions, déploiement de la méthode Insights Discovery pour apprendre à se connaître et renforcer la coopération… Toutes ces initiatives s’inscrivent dans une démarche structurée qui vise non seulement à renforcer la qualité de vie au travail, mais aussi à générer des réponses innovantes à des enjeux RH majeurs. Compréhension des relations intergénérationnelles, repérage des compétences critiques, intégration et fidélisation des salariés : à l’occasion du bicentenaire de l’entreprise, Marianne Harel Talent Manager et Cécile Lecoeuche, Assistante Communication chez Kuhlmann Europe, nous éclairent sur certaines actions clés.
Relier les générations, renforcer la cohésion
Soucieuse d’accompagner les évolutions du monde du travail et attentive aux préoccupations exprimées par ses collaborateurs, Kuhlmann Europe a choisi d’aborder la question de la collaboration intergénérationnelle. Dans un contexte où quatre générations aux attentes et aux repères différents partagent le même environnement professionnel, comprendre les dynamiques relationnelles est un levier privilégié pour fédérer le collectif. « Les jeunes n’ont pas nécessairement la même approche du travail. Ils attendent davantage de sens, et de flexibilité », note Marianne Harel. Pour éviter que le fossé ne se creuse, et pour répondre aux besoins exprimés par certains managers, deux conférences sur la collaboration intergénérationnelle ont été organisées au sein même de l’entreprise, en lien avec l’APEC et l’association Youth Forever. Les objectifs : dépasser les clichés, donner à chacun des clés de compréhension et engager le dialogue. « Près de 30% des salariés ont pris l’initiative de s’inscrire C’est un bon début ! », se réjouit Marianne Harel. Des ouvriers, des techniciens, des cadres : un bel échantillon qui démontre l’adhésion des salariés à cette volonté de créer une culture partagée. »
Photographie de la promotion 2024-2025 des alternants recrutés par Kuhlmann Europe
La sécurisation des compétences critiques
Favoriser la communication entre salariés, et donc entre générations, c’est aussi créer les conditions d’une transmission efficace des savoirs. Dans les industries de la chimie, la préservation de compétences sensibles, notamment les savoir-faire techniques et expertises acquises par l’expérience, constitue un enjeu stratégique pour préserver l’autonomie opérationnelle et anticiper les départs clés. Consciente de cette réalité, l’entreprise a engagé une démarche d’identification et de documentation de ces compétences, qui ne font pas toujours l’objet d’une procédure formalisée. « Nous avons une forte culture orale dans l’entreprise », souligne Marianne Harel. « Le travail que nous menons avec les équipes, et en particulier avec les responsables de production, vise à sécuriser ces savoirs pratiques et techniques, souvent transmis de manière informelle. Ce sont des gestes, des réflexes, des parties du process maîtrisées intuitivement, mais assez rarement documentés. » Des temps de travail et d’échange essentiels pour formaliser et transmettre ces expertises, et faire de la collaboration et la communication entre les équipes un vecteur d’efficacité opérationnelle.
L’entreprise favorise également la mobilité interne en accompagnant ses collaborateurs par des Certificats de Qualification Professionnelle (CQP), véritables leviers de développement de carrière et de sécurisation des parcours.
Retrouvez le témoignage de Robin Cruypelinck titulaire du CQP Opérateur de fabrication des industries chimiques sur le site de l’Observatoire.
Une logique collaborative qui dépasse les frontières de l’entreprise
Toujours pour répondre à une problématique majeure de transmission des compétences, et notamment celles liées à la mise en sécurité des électrolyseurs, dont l’arrêt complet était jusqu’ici nécessaire pour former les opérateurs avec un impact direct sur la production, l’entreprise a engagé une collaboration avec l’ICAM, école d’ingénieurs du territoire. Une maquette pédagogique de 4 m² reproduisant fidèlement un électrolyseur a été conçue par des étudiants de 3ème année, accompagnés par les équipes de production de Kuhlmann. Programmable, celle-ci permet de simuler des cas pratiques et de former les collaborateurs dans un environnement sécurisé, sans interrompre l’activité. « Ce projet, fruit d’un travail collaboratif exemplaire, a mobilisé les étudiants pendant quatre mois pour la conception, la conception et la programmation. Une nouvelle équipe d’étudiants prendra le relais en septembre pour peaufiner les derniers réglages. Les vannes, les fiches de formation, et les cas pratiques ont été élaborés en lien avec le référent électrolyseur du site, afin de garantir une expérience de formation complète et réaliste » explique Marianne Harel.
Faciliter l’intégration en maintenance : le pari du Buddy
Métier essentiel au cœur des environnements industriels, l’électromécanicien assure la réalisation des opérations visant à maintenir ou à rétablir les équipements de production pour garantir leur disponibilité, fiabilité et sécurité de fonctionnement. Pourtant, ce profil technique, et ceux de la maintenance de façon plus générale, fait aujourd’hui l’objet de tensions de recrutement notamment en raison de conditions de travail spécifiques : horaires décalés, interventions en autonomie, et missions souvent réalisées en bout de chaîne. Pour faciliter leur intégration et renforcer leur fidélisation, Kuhlmann Europe expérimente un dispositif de Buddy. Ce système de parrainage repose sur des collaborateurs volontaires, issus du même service que le nouvel embauché, qui jouent un rôle de facilitateur. « Les Buddies ne sont pas des tuteurs, mais des référents légitimes techniquement qui vont faciliter l’intégration du nouveau collaborateur en étant des interlocuteurs privilégiés. Ils vont orienter le nouvel arrivant, lui fournir des informations sur les règles, les procédures, les outils, concrétiser le discours sécurité mais également faciliter les liens avec les membres de l’équipe et les connexions avec les autres services », précise Marianne Harel. « C’est particulièrement pertinent pour nos électromécaniciens postés en 6×8, qui interviennent seuls, de nuit, sur des pannes critiques. Ce dispositif leur permet de se sentir soutenus et accompagnés dès leur arrivée. » Cette mission de buddy séduit particulièrement les salariés en seconde partie de carrière, qui apprécient de transmettre leur expérience et de contribuer à la cohésion d’équipe.
Une société bicentenaire tournée vers l’avenir
Fondée en 1825, Kuhlmann Europe fête cette année ses 200 ans. Après une première célébration en interne, l’entreprise, installée à Loos dans les Hauts-de-France, s’apprête à partager cet anniversaire fin septembre avec une « family day », et une deuxième journée avec ses différents partenaires. « Nous exposerons à cette occasion la maquette réalisée par les étudiants et les équipes, c’est un vrai symbole d’innovation et de travail collaboratif. » indique Cécile Lecoeuche. « Mais c’est avant tout grâce à ses cinq piliers stratégiques que notre entreprise peut célébrer deux siècles d’histoire : une équipe engagée et gagnante, un axe de technologie et d’innovation durable, une supply chain fiable et résiliente, une structure de coûts compétitive et une croissance responsable ». Le secret de la longévité de cette société bicentenaire réside peut-être aussi dans la relation de confiance nouée avec son territoire, ses parties-prenantes et ses salariés. Ainsi, la politique RH novatrice de Kuhlmann s’inscrit-elle finalement dans la tradition d’une organisation qui prépare son avenir en cultivant ses liens et ses forces collectives.
